Fonds d’investissement : Investisseurs ou Spéculateurs ?

Deux exemples concrets : L’américain « SOROS Fund Management », Le français « PAI Partners » (publié oct. 2015)

Si l’existence des sociétés d’investissement n’est pas récente, leur activité s’est considérablement accrue, du fait de l’explosion  de la masse des capitaux à la recherche de rendements élevés.
La forte pression sur les salaires avec l’austérité, le chômage et la mondialisation a, en effet, transféré une part importante des richesses vers les placements financiers au détriment de la consommation.
Mais les détenteurs de capitaux, en veulent toujours plus : ils exigent des placements à haute rentabilité que  ces fonds dits d’investissement peuvent leur assurer à partir d’une spéculation effrénée  et mortifère pour les populations.
Certains fonds, les « Hedge Fund » ou fonds spéculatifs, sans foi ni loi, sont prêts à tout pour assurer des profits élevés à très court terme ; il en est ainsi du « Soros Fund Management », qui s’attaque aux monnaies, aux dettes publiques, spécule sur des produits boursiers, détruisant ainsi des économies, pour le plus grand bonheur de ses clients financiers et du gérant du fonds, Georges Soros.
D’autres fonds, les « Private Equity » ou capital-investissement paraissent  moins prédateurs, car ils se présentent souvent en sauveurs des entreprises. FondInvestissement_02

Mais l’appât du gain reste bien leur seul et unique objectif et les rachats d’entreprises n’ont qu’une seule vocation : dégager le maximum de valeur pour l’actionnaire. Le cas de PAI Partners est particulièrement révélateur du niveau des richesses ponctionnées sur la production pour le plus grand bonheur de ses clients financiers et de ses associés.

Lire l'article complet

Dans l’actualité, il est souvent question de rachat d’entreprise par des fonds d’investissement ou des fonds de pension. En général, les conséquences ne se font pas attendre, restructuration, licenciement, fermeture d’entreprise …mais que représentent ces fonds aux dénominations confuses et trompeuses ?

Fonds d’investissement, fonds de pension : définitions, objectifs et méthodes

Définitions

Les fonds d’investissements  sont des entreprises dont l’activité exclusive est de collecter d’importantes masses d’argent auprès des Banques, Assurances, Gestionnaires de grande fortunes, Caisse de retraite, Grandes entreprises, Fonds de pension.

Les fonds de pension sont une catégorie de fonds d’investissement qui collectent uniquement l’argent des cotisations des retraites par capitalisation.  En France, les fonds de pension ne sont pas autorisés, la retraite par capitalisation s’effectue par l’intermédiaire de contrats.
Les fonds de pension, souvent américains ou canadiens, effectuent des placements par l’intermédiaire des sociétés d’investissement ou directement. Par exemple, La Caisse de dépôt et placement du Québec, fonds de pension canadien possède 30% du Groupe français Kéolis.

Objectifs

Le seul objectif de ces fonds (investissement ou pension) est d’optimiser les rendements des placements effectués.
En effet, une perspective de rentabilité élevée  attirera  de nouveaux capitaux, ce qui contribuera à développer l’activité et le chiffre d’affaire du fonds d’investissement et par voie de conséquence son propre profit. Les sociétés d’investissement prélèvent des commissions en proportion des gains réalisés sur les placements.

Méthodes

Quelles sont les méthodes pour  que l’argent rapporte de l’argent?
Planté en terre, l’argent pourrit !
Rangé dans un placard, l’argent jaunit et le montant ne varie pas.
Prêté, l’argent ne rapporte pas assez, les intérêts sont  limités par la législation et par la concurrence.
Seule la spéculation à grande échelle permet d’obtenir des rendements très rémunérateurs.
C’est la pratique des fonds d’investissement selon deux méthodes différentes.

Certains fonds, les « Hedge Fund » ou fonds spéculatifs, mènent  au niveau mondial une spéculation rapide, débridée et sanglante, faisant de très nombreuses victimes, la crise grecque en est  un exemple.

D’autres fonds, les « Private   Equity, » ou sociétés de capital-investissement, paraissent, à priori, moins prédateurs sur le court terme mais le sont tout autant sur le long terme : leurs activités d’achat et de revente d’entreprise mettent en péril la vie même des entreprises. Ainsi OAKTREE, société américaine, a  décidé la fermeture de l’établissement Pilpa à Carcassonne (voir entreprise La Fabrique du Sud), 11 mois seulement après l’avoir racheté.

Les « Hedge Fund « , le «  Soros Fund Management » et  la crise grecque

Pour atteindre des niveaux très élevés de rentabilité, la spéculation s’effectue de manière massive, sur des monnaies, des produits boursiers, « dérivés » ou  « pourris »,  des dettes publiques et sur des actions d’entreprises… Le plus célèbre de ces fonds est le « Soros Fund Management »  Ce cabinet,  créé en 1969, à New York par George Soros,  est considéré comme  l’un  des fonds les plus rémunérateurs au monde (une fortune de 19 milliards de dollars pour Soros) Déjà en 1992, la spéculation sur la livre sterling avait rapporté  en une seule semaine un gain de 1,2 milliard €, avec comme conséquences de graves difficultés pour la banque d’Angleterre et pour la population anglaise.

Et aujourd’hui, l’origine de la  crise grecque pourrait bien provenir de la volonté de quelques Hedge Fund américains, dont celui de Soros.  C’est  ce qu’affirme Myret ZAKI, journaliste au magazine économique suisse «Bilan».
Dans une vidéo (consultable sur You tube) « L’État et les banques, les dessous d’un hold-up historique» la journaliste économique affirme sans la moindre hésitation que la crise grecque n’est que le résultat d’une  concertation de cinq « Hedge Fund » américains.

Une réunion fatale en février 2010

Georges Soros et quatre autres gérants de fonds spéculatifs se seraient  réunis en février 2010 dans un restaurant américain pour décider d’une nouvelle stratégie d’enrichissement. Ils  choisirent de s’attaquer à l’euro en commençant par la Grèce pour continuer avec les autres pays périphériques de l’Europe, Espagne, Portugal …

Dans cette émission, Myret Zaki expose, de manière précise et argumentée, les techniques utilisées par les «Hedge Fund» pour spéculer sur la dette grecque. Si les conséquences sur la population grecque sont bien connues aujourd’hui, l’enrichissement des ces fonds l’est beaucoup moins et rarement mis en avant. Les médias ont pour mission  de justifier l’austérité sans jamais dénoncer les véritables prédateurs.

Les fonds de capital-investissement « Private Equity »

Ces fonds peuvent avoir un impact positif sur l’économie quand ils apportent des capitaux  pour créer ou  développer des entreprises. Bien sûr l’objectif reste toujours le profit en réalisant  une forte plus value à la revente.
Mais  l’activité la plus fréquente est le rachat pur et simple d’une entreprise déjà existante dans le seul but de la revendre, après l’avoir « restructurée » pour obtenir une plus value conséquente. Et le summum est de financer le rachat par un recours à l’emprunt selon le  principe du LBO.

Explication du principe du LBO à partir d’un exemple théorique

Un fonds d’investissement « Picsou » rachète une entreprise de fabrication de vêtements de Sports «Beau Sport» à 100 millions €. « Picsou » apporte 20 millions € et emprunte à la Banque un montant de 80 millions € sur 8 ans. Et chaque année, « Picsou » devra payer à la Banque 11 millions € (capital et intérêt). Mais pour ne rien avoir à débourser, Picsou prélève annuellement sur « Beau Sport » des dividendes de 11 millions €. Au bout de 8 ans, l’emprunt est remboursé et Picsou possède une entreprise d’une valeur de 100 millions €, alors qu’il n’a réellement dépensé que 20 millions €. C’est l’entreprise « Beau Sport » qui a été contrainte de dégager des bénéfices pour les verser en dividendes et ainsi financer son propre rachat.
Au bout de 8 ans « Picsou » revend « Beau Sport », plus cher, 120 millions € ou moins cher , 80 millions €, et réalise un gain, dans le premier cas de 100 millions € (120-20), dans le 2ème cas de 60 millions € (80-20).
L’entreprise « Beau Sport » et ses salariés sont lourdement pénalisés, privés de ressources pour investir, embaucher et se développer. Et lorsque des difficultés viendront, l’entreprise sera délocalisée ou fermée, bien évidemment ce sera au nom du coût du travail.

PAI Partners, fonds d’investissement français par LBO

PAI Partners est une société française dont le siège social est à Paris avec des bureaux ouverts dans plusieurs pays d’Europe. Créée par Paribas en 1872, la société a été reprise par ses cadres en 2002.Mais ce n’est pas une Scop !!
Son  activité exclusive consiste à racheter et revendre des entreprises sous principe LBO

« PAI effectue des investissements de capital afin de prendre le contrôle de sociétés dans le cadre d’opérations à effet de levier (LBO) » (site PAI)

Cette spéculation est particulièrement lucrative pour les clients, les associés, mais aussi pour certains salariés.

Les clients : Banques, compagnies d’assurance, fonds de pension …

«  Depuis juin 2010, nous avons été en mesure de distribuer 5,2 milliards d’euros à nos investisseurs » peut on lire sur le site.

Les associés : 17 associés et un capital social de 600 milliers € .

Pour la seule année 2014, le résultat net comptable est de 17,8 millions € et les dividendes distribués aux 17 associés sont de 18 millions €.
La rémunération du capital de 0,6 million €, est en 2014, pour une seule année, de 18 millions €, à se partager entre les 17 associés, personnes physiques.

Les salariés : 42 cadres (dont les 17 associés) et 6 employés

Le salaire moyen  en 2014 a été de 530 000 € annuel, avec des écarts importants, puisque le salaire le plus élevé est de 2 500 000 € et les plus bas sont pour les employés autour des 30 000 € annuel (le CICE a été de 7995 €)

Oui, PAI Partners a eu droit à son CICE !!! (CICE : crédit impôt compétitivité emploi, un cadeau de l’Etat))

Mais PAI Partners paie ses impôts en France : 10 millions € en 2014

PAI Partners exerce de très lourdes ponctions sur les entreprises rachetées et donc sur la richesse créée par les salariés de production, et ceci pour assurer une rémunération optimum à ses clients, ses associés et ses cadres.

Alors M. VALLS, où est le problème du coût du travail comme répété de manière obsessionnelle le 24 septembre dans l’émission « des paroles et des actes ». Au contraire l’austérité pour les salariés, les cadeaux aux entreprises alimentent ces masses financières qui, à la recherche de rendement toujours plus élevés déstabilisent l’économie mondiale.

Sources

AMF « la gestion d’actifs pour le compte de tiers  en 2012 »
PAI PARTNERS : Comptes financiers 2003/2014, rapport comptes 2014, statuts de la société. Site internet
Emission « L’État et les banques, les dessous d’un hold-up historique»
Article « Georges Soros , architecte du chaos » Revue Sputnik de juin 2015

Twitter Facebook PDF Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *