Investisseurs d’un jour , Spéculateurs de toujours

L'imposture du mot "investisseurs" pour qualifier des prédateurs de l'économie et des emplois

Bonjour, je suis mémé l’indignée, indignée par la manipulation grossière des esprits.

Depuis plus de 30 ans nous subissons un véritable lavage de cerveau, avec le slogan sans cesse ressassé «  encourageons les investisseurs, aidons les à gagner beaucoup d’argent , ils investiront et créerons des emplois. ».
Mais, c’est une vieille rengaine, que nous chantait déjà en 1974 le chancelier allemand Helmut Schmitt  » les profits d’aujourd’hui, disait il, sont les investissements de demain et les emplois d’après demain ».

Depuis 30 ans en France, les politiques suivies n’ont pas cessé d’alléger les impôts des entreprises et des plus fortunés, de déverser des subventions en grande partie incontrôlées, de multiplier des niches fiscales, de tolérer les paradis fiscaux … , avec pour contrepartie,  une réduction drastique des services publics, et une hausse des impôts, comme la TVA..pesant sur les plus modestes.

En France, depuis les années 80,  de nombreuses mesures ont eu pour effet d’alléger la fiscalité des entreprises, on peut citer la diminution du taux d’imposition sur les bénéfices, de 50% en 1970 à 33% en 2015 et 25% à l’horizon 2020, la substitution de la CVAE à la taxe professionnelle, le mécanisme du sur amortissement etc …..

Des subventions ont été massivement déversées chaque année, d’un montant actuel de  150 milliards d’euros par an, le plus souvent sans contrôle ni contrepartie (voir nos articles CICE, CIR).
Et pour les particuliers, les réformes fiscales successives  ont eu pour effet de diminuer  les impôts des plus fortunés (diminution du nombre de tranches, baisse du taux maximal …) et d’augmenter ceux des consommateurs par le biais de la de la TVA.

Et durant cette même période, on observe le triplement du nombre de chômeurs, des crises financières à répétition et une croissance démesurée du patrimoine des plus fortunés.

Sur les 20 dernières années, la richesse créée, mesurée par le Produit Intérieur Brut, a été multipliée par 1,7, passant de 1259 milliards en 1996 à 2222 milliards en 2017.
Et sur la même période, la fortune des 500 Français les plus riches a été multipliée par 7, passant de 80 à 571 milliards euros (en cumul). Et quant au top des  10 plus riches, le patrimoine a été multiplié par 12. Et la fortune du premier d’entre eux, Bernard Arnault a été multiplié par 17. (Challenges juin 2017).

Ce qui prouve bien que l’augmentation de la richesse d’un petit nombre, provoque la hausse du chomage et des bulles financières qui éclatent à intervalle réguliers.

Parce que les investisseurs n’investissent pas, ils spéculent et leurs jeux favoris sont le casino et le monopoly.

Le casino : la Bourse contre  la Vie des entreprises

Commençons par dénoncer un gros mensonge : La bonne santé de la Bourse  traduirait la bonne santé de l’économie, Faux, Faux archiFaux : La bourse est un lieu de perdition pour l’économie, les entreprises et l’emploi.

A partir d’un exemple simplifié et schématisé, je vais vous démontrer la capacité de nuisance de l’activité de la Bourse et  son cortège de destruction d’emplois.

Plantons le décor

Des maisons de retraite en tout genre, médicalisées ou non médicalisées, implantées  depuis 1989,  en France, en Europe et même en Chine.
Des actionnaires qui ont investi  réellement 600  millions € pour construire et développer ces maisons., c’est le capital social repésenté par des actions : 60 millions d’actions à 10€
Et bien sûr du personnel, car sans travail ces maisons resteraient vides.

Le capital apporté par les actionnaires est rémunéré par des dividendes, ainsi sur les 7 dernières années ce groupe a versé à ses actionnaires une somme de 260 millions €, presque la moitié du capital versé.

A partir de 2002, les actionnaires de ce groupe ont pu échanger leurs actions en Bourse  et, oh miracle!, au bout de 15 ans, sans rien faire les actions de 10 € se revendent 76,76 €.
Et les acheteurs ne se feront pas prier, la vieillesse et la dépendance  sont un secteur prometteur de gains importants, les premiers actionnaires vendent 4,6 milliards € et réalisent un gain net de 4 milliards € sans aucun travail , qui va leur permettre de spéculer sur d’autres entreprises.

Quant aux  actionnaires acheteurs ils vont avoir des exigences de rentabilité, correspondant à aux 4,6 milliards déboursés.
Or, en 2016, le résultat de ce groupe  est de 257 millions €, ce qui représente un rentabilité de 40% par rapport au capital réellement investi  (600 millions €), mais une  rentabilité de seulement 6%  par rapport au 4,6 milliards € payés par les actionnaires.

Les actionnaires vont s’adresser aux dirigeants du Groupe : il faut augmenter les bénéfices pour rentabiliser nos 4,6 milliards €
Les dirigeants devraient , alors répondre : comment voulez vous qu’on rentabilise 4,6 milliards €, alors que seuls 600 millions ont été investis, . Mais comme les dirigeants se soumettent au diktat des actionnaires, ils vont répondre, oui, on va supprimer des emplois et tant pis pour la dégradation des services aux résidents, les personnes âgées ne se plaignent pas !

Les données chiffrées sont issues de la réalité financière d’Orpéa.
Vous voyez bien que la spéculation boursière détruit des emplois et engendre des crises finanières, car sous le gain de 4 milliard ne correspond à aucune richesse créée.

Le Monopoly des entreprises, une arme de destruction massive des emplois

L’actualité fourmille d’exemples d’entreprises  rachetées, revendues, dépecées, voire fermées quelque temps plus tard. Un simple exemple pris dans l’actualité suffit : Général Electric Hydro ex Alstom à Grenoble.

C’est une  entreprise centenaire, filiale d’Alstom, spécialisée dans la conception et la fabrication de turbines pour l’hydro électricité, elle a été vendue  à l’américain Général Electric en 2015, qui avait pris un engagement sur 3 ans  de créer 1000 emplois et à  ne fermer aucun site de fabrication en France.

Mais en 2017, sous prétexte de manque de compétitivité, sur les 800 emplois actuels, Général Electric veut en supprimer 345, dans des secteurs stratégiques de l’entreprise,  ce qui signe la mort de l’entreprise d’ici deux ans,

Il a donc suffi  de 2 années, pour que l’investisseur américain casse une entreprise centenaire, fleuron de notre industrie. Pour quelle raisons ? Peut être bien pour l’élimination d’un concurrent.
Je vous laisse méditer sur la casse du code du travail pour attirer les investisseurs

Et le contreexemple est la SCOP Acome, qui, elle, se développe à l’abri de la spéculation, car les seuls actionnaires sont les salariés et l’entreprise ne peut pas être vendue (voir notre vidéo).

Mes enfants ,Repoussons les spéculateurs, les véritables prédateurs de notre économie pour préserver nos industries et nos emplois.

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