Compétitivité
Pour stigmatiser la rémunération du travail (publié fév. 2016)
Approche idéologique de la compétitivité et l’enfumage des politiques et des médias
A longueur d’antenne, de radio, de télé, il est assené comme vérité seule et unique : les entreprises en France ne seraient pas compétitives du fait d’un coût trop élevé du travail, les salaires et « charges » sociales sont d’un niveau excessif, et le code du travail freine toute adaptation à la mondialisation.
Pour restaurer la compétitivité, il suffirait de baisser le coût du travail et de supprimer les rigidités du code du travail. Le lien entre compétitivité et coût du travail est au fondement même du dispositif du Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE) qui vise à alléger le coût du travail. L’objectif de la réforme du code du travail est d’adapter la quantité de travail en fonction des besoins de l’entreprise, limitant ainsi toute dépense « inutile » de travail.
Approche économique de la compétitivité d’une entreprise et la performance globale
Une entreprise est compétitive quand elle a la capacité à maintenir et à accroître ses parts de marché face à la concurrence des autres entreprises nationales ou étrangères, tout en dégageant la marge suffisante pour investir et se développer.
Plusieurs facteurs déterminants, dont les principaux sont
- les coûts de production et de financement : matières premières, services, salaires et cotisations sociales, intérêt et dividendes …
- la qualité des produits et de la prestation liée souvent à la qualification, à la motivation et à la formation des personnels
- le niveau des investissements matériels
- l’effort de recherche développement
- la capacité de gestion et d’anticipation et des dirigeants
- la poursuite d’une stratégie de long terme et non la recherche de rentabilité financière à court terme
Aucun de ces éléments ne peut agir séparément, c’est leur combinaison qui permet d’atteindre la performance globale, source de compétitivité.
Certains entreprises en font la parfaite démonstration : des Scop comme Alma, mais aussi des sociétés comme Thermador, Norsys, Pocheco … (pour les 2 dernières , analyse à venir)
Approche économique et sociale de la compétitivité d’une nation et l’amélioration du bien être des populations
« La compétitivité est entendue par l’Union européenne comme la capacité d’une nation à améliorer durablement le niveau de vie de ses habitants et à leur procurer un haut niveau d’emploi et de cohésion sociale dans un environnement de qualité.
Elle peut s’apprécier par l’aptitude d’un territoire à maintenir et à attirer les activités et par celle des entreprises à faire face à leurs concurrentes….
Cependant, la France possède de nombreux atouts parmi lesquels sa situation géographique centrale, son dynamisme démographique, la qualité de sa main d’œuvre, celle de ses infrastructures et de ses services publics, son niveau élevé de protection sociale qui justifie l’importance des prélèvements obligatoires. »
Cet extrait ne provient pas d’un journal syndical ou d’extrême gauche mais tout simplement du Journal officiel de la République Française : Avis du Conseil économique, social et environnemental en séance du 12 octobre 2011, « La Compétitivité : enjeu d’un nouveau modèle de développement »
Approche idéologique et approche économique : les raisons d’un tel écart ?
- Un mode de stratégie dominant : la recherche effrénée de rentabilité de court terme pour les actionnaires
- Un lobbying des instances professionnelles patronales facilité par les « amitiés » solidement nouées avec le monde politique.
La stigmatisation du coût du travail sert les seuls intérêts des actionnaires et de leur rémunération et non ceux de l’entreprise et de la collectivité.
Sources
Journal officiel de la République Française : Avis du Conseil économique, social et environnemental en séance du 12 octobre 2011, « La Compétitivité : enjeu d’un nouveau modèle de développement »
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