La Fabrique du Sud

Des emplois sauvés de l'appétit féroce d'un requin américain

Bonjour, aujourd’hui mémé l’indignée vous raconte une histoire qui finit bien…, celle des glaces PILPA : c’était une usine vieille de 40 années, fabriquant des sorbets et des crèmes glacées à Carcassonne. Mais dans les années 2010, elle fut l’objet d’une attaque sans merci d’un prédateur américain, (dénommé investisseur) débarquant en France pour réaliser de juteuses plus values en détruisant des emplois. Cependant c’était sans compter sur la résistance et la détermination des salariés prêts à tout pour contrer ce funeste projet et préserver leur emploi.

La société Boncolac, créée en 1971, était spécialisée dans les pâtisseries, les desserts et les glaces, et constituée de plusieurs établissements, en particulier, un à Carcassonne, le fabricant des glaces industrielles Pilpa, 124 salariés en 2010.
Depuis sa création, cette société n’avait pas connu de bouleversements et bon  an mal an dégageait des bénéfices.

Mais soudain, elle fut la cible d’attaque d’un requin venu de l’autre coté de l’Atlantique, le fonds de pension américain OAKTREE. Celui-ci avait décidé de prendre et de dominer le marché des crèmes glacées industrielles en Europe pour  s’approprier toutes les grands marques, dans le seul but de les revendre à prix fort, après avoir fait le grand nettoyage.
Mais ce fond ne veut pas salir son image, il doit continuer à attirer les retraités américains,  le sale boulot sera accompli par sa filiale en Angleterre  Re&R Ice cream. C’est elle qui sera chargée de racheter en septembre 2011 la société Boncolac, et son établissement de Carcassonne.

Dans les 8 mois suivant le rachat, le groupe angloaméricain décide, sans aucune justification économique, la fermeture du site de  Carcassonne et ainsi de de licencier les 124 salariés.Et les anglais, libres de tout code du travail, n’ont pas l’habitude de  s’embarrasser  de considérations humaines, font un plan social bâclé et proposent aux 124 salariés licenciés une dizaine de reclassements en Angleterre ou en Pologne.

Leur réaction est immédiate, ils vont d’abord dénoncer le plan social, ,la raison économique n’est pas justifiée, l’établissement est bénéficiaire et les carnets de commande sont pleins, et les propositions de reclassement sont d’un tel cynisme que le premier plan social sera invalidé, et le groupe devra refaire 3 fois sa copie et accepter des compromis  vente des locaux à la collectivité, Carcassonne agglo, et le versement d’une subvention , à la future SCOP .

Ils seront 19 salariés, tous ex Pilpa qui décideront d’ investir leurs indemnités de licenciement et les aides de pôle emploi en moyenne 20 000 €,
Les élus locaux et la population apporteront un soutien financier et logistique : l’agglomération de  Carcassonne devenue propriétaire du bâtiment et en  loue une partie à la SCOP à prix modéré.
la Région Languedoc Roussillon verse une subvention et R&R se verra contraint de laisser du matériel et  trésorerie.

Une association , les amis de La Fabrique du Sud, se constitue pour assurer le rayonnement et le développement, et compte 800 adhérents.

Pour se démarquer de la glace industrielle, les choix de production   se portent sur des « produits nobles », : lait frais entier, absence d’huile de palme, ingrédients sans arômes ou colorant artificiels. Les matières de base sont, prioritairement achetées localement  comme le traduit le choix du nom de marque « la belle Aude ».

La production débutera en avril 2014.

Le succés est au rendez vous, les ventes progressent chaque année, et les bénéfices réalisés sont réinvestis, avec l’acquisition d’ une machine ultraperformante de haute technologie, et les effectifs augmentent peu à peu.

Et qu’est il advenu  des autres établissements Boncolac et R et R, OAKTREE les a revendus à un fonds dits d’investissement français PAI Partners, avec une juteuse plus value.

Question à messieurs les gouvernants, dans cette histoire, qui sont les véritables investisseurs créant des emplois et de la richesse en France :
OAKTREE mettant 124 salariés à la rue en France et grâce aux lois Macron, il pourra le faire encore plus facilement ?
Ou  les salariés qui ont investi leurs économies pour  préserver leur emploi ?

Sources

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