Orpéa et les EHPAD

La ruée sans pitié vers l'or gris (publié mai 2018)

Bonjour, je suis indignée aujourd’hui par les profits réalisés dans les établissements privés, les EHPAD, sur le dos des personnes âgées, dépendantes et fragiles.

L’exemple du Groupe privé Orpéa, un des leaders mondiaux du secteur est particulièrement révélateur.
Dans les établissements gérés par ce groupe, de nombreux cas de maltraitance passive, dus au manque de personnel, ont été dénoncés dans la presse, à Noyon, Boissise le Roi, le Mans, Schiltigheim, Niort, Echillais, Fabrégas, même le très chic et très cher EHPAD de Neuilly sur Seine n’est pas épargné.
Et cela peut tourner au drame : A Biot dans les Alpes Maritimes en 2015, 3 personnes sont mortes noyées dans leur lit , emportées par une crue, et à Agen en 2016, une résidente est décédée, rouée de coups par une autre, atteinte d’une grave maladie mentale.

Un personnel malmené

La situation de sous effectif est chronique , comme en témoignent ces évolutions du nombre de lits et donc de patients, et du nombre de salariés, vous pouvez noter comment l’écart s’accroit entre 2008 et 2017.

A cela s’ajoute un management brutal allant jusqu’à l’espionnage des salariés par une officine privée qui, en 2012 , implantait des « taupes » parmi le personnel.
Et quand, en 2014, la CGT a porté plainte, les dirigeants lui ont proposé un accord à l’amiable secret à 4 millions d’euros , que le syndicat a refusé.

Ce profond malaise s’est traduit en 2018 par des mouvements de grève d’ampleur inédite dans ce secteur étendus à tous les EHPAD

A qui profite la souffrance des patients et des salariés

Aux actionnaires

Les bénéfices explosent : de 48 millions € en 2008 à 198 millions € en 2017, entrainant dans leur sillage une explosion des dividendes, 71 millions € en 2017 et la rémunération par action multipliée par 10 en 10 ans.

Au fondateur

La première maison de retraite du groupe a été créée en 1989 par JC Marian, neuropsychiatre. 28 ans plus tard, il possède un patrimoine de 435 millions € . Et sur la seule année 2017 sa fortune a augmenté de 125 millions €, alors qu’il est à la retraite.

Et d’où vient sa richesse ?
Une belle plus value de 300 millions € réalisée en 2013 sur la revente d’une partie de ses actions,
Des dividendes perçus pour un total de 36 millions € en 10 ans,
Des rémunérations annuelles d’un demi million € par an,
Et ce million € perçu pour avoir prêté en 2014 une partie de son pactole.

Et aux deux directeurs généraux

Ils perçoivent des rémunérations de plus d’un million € annuel pour chacun d’eux, auxquelles s’ajoutent des actions de performance attribuées en 2016, d’une valeur de 800 000 € (à condition qu’ils améliorent la rentabilité).

Et toutes ces ressources prélevées par les actionnaires, le fondateur et les dirigeants, font cruellement défaut dans les EHPAD.

Alors au lieu de réinjecter de l’argent public, comme  la ministre de la santé le propose, il faut imposer aux EHPAD privés, une limitation des dividendes, un encadrement des salaires des dirigeants et l’interdiction de plus values.

Sources

Site internet Orpéa
Documents de référence 2008 à 2016
Résultat annuel 2017

Notre article 2016

Presse
Le Parisien  mars 2014, janvier 2015, juin 2015
Var Matin avril 2014
Médiapart avril 2015, février 2018
Lameuse (Belgique) : mars 2015
Nice matin mars 2016
Courrier Picard septembre 2017
Challenges : TOP 500 des plus grandes fortunes françaises

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Commentaires

Nogent dit :

Ça fait peur je crois que je préfére mourir plutot que d entrer dans ce genre d établissement. La souffrance du personnel doit etre trés grande aussi

arlette dit :

Bien d’accord avec vous