EHPAD Privé Orpéa, 2020

Maltraitance et souffrance pour les uns, Fortunes pour les autres

En cette période de crise sanitaire, les conditions parfois désastreuses de vie et de mort des personnes âgées dépendantes reviennent dans l’actualité. Mais trop peu de voix s’élèvent pour dénoncer les véritables responsables de cette situation. L’exemple du groupe privé d’EHPAD ORPEA, est particulièrement révélateur  des causes de maltraitance passive dans ces établissements. (aussi en vidéo)
Pour l’historique de ce groupe, se reporter à notre article 2016.

Une insuffisance notoire de personnel

Pour environ 19 800 résidents dans les EHPAD ORPEA en France,  les effectifs sont de 12 615 salariés temps complets et temps partiels, répartis entre le personnel soignant, le personnel hébergement et vie sociale et le personnel administratif .
A partir du nombre total d’heures travaillées en 2018, il apparaît qu’une personne agée dépendante est prise en charge par du personnel soignant durant 1h22 par jour et du personnel hébergement et vie sociale durant 1h09 par jour.
Avec ce laps de temps de  2 heures et 31 minutes, , le personnel doit effectuer un grand nombre d’opérations individuelles telles que soins, habillage, toilettes repas déplacement …., mais aussi collectives  telles que cuisine, ménage, animation, ce qui est mission impossible !
Ces calculs démontrent  aussi qu’une personne âgée dépendant reste seule pendant  plus de 21 h par jour.
Dans l’EHPAD très chic « les bords de Seine » à Neuilly sur Seine, à la tarification de 10 000 € par mois, les résidents ne sont pas mieux lotis, aussi les familles fortunées ont recours à des dames de compagnie pour combler ces heures de solitude (article médiapart)

Pour le plus grand profit des actionnaires

Depuis l’arrivée en 2013 du fonds de pension canadien CPPIB dans l’actionnariat, les bénéfices n’ont cessé de progresser pour atteindre en 2018 un montant de 220 millions € pour l’ensemble du Groupe, France et International, dont plus du tiers, 78 millions €, est distribué en dividendes.

Pour l’enrichissement des dirigeants et du fondateur

Le directeur général Yves le Masne a perçu en 2018, un montant de 1,7 million €, en augmentation de 33% sur 2 ans.
Le directeur délégué Jean Claude BRDENK a perçu 1,4 million €, en augmentation de 29% sur les 2 dernières années.
Quant au fondateur de ce Groupe Jean Claude Marian, parti à la retraite en 2017, a accumulé une petite fortune :
– des plus values sur les reventes d’actions en 2013 et en 2020 pour un montant de 740 millions €,
– des dividendes perçus pour un montant total de 40 millions €,
– des rémunérations d’un montant de 500 milliers € au cours des 5 dernières années.

Et ainsi, Jean Claude Marian et sa famille figure en bonne position dans le tops 500 des plus grandes fortunes de France

Sur des fonds publics

Ces rémunérations d’actionnaires et de dirigeants sont d’autant plus scandaleuses que l es EHPAD sont financés pour 30% avec l’argent public : 20 % sécurité sociale, 10% allocation personnalisée d’autonomie.

En conclusion, adressons un message au ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin: Plutôt que de faire appel à dons, plafonnez les bénéfices et les dividendes, limitez les rémunérations des dirigeants et prélevez sur des fortunes bâties « indûment »,  lorsque des fonds publics sont engagés.

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Commentaires

gerard Meunier dit :

Ces gens là, quant ils parlent des retraités, disent « l’or gris » !

Marie dit :

C’est d’autant plus d’actualité aujourd’hui.
Une jeune voisine qui travaille en EHPAD, me dit que c’est une honte que de laisser les personnes âgées dépendantes isolées dans leurs chambre, sans aucun contact humain(familles, autres résidents, personnel insuffisant et débordé). Elle me dit que ce n’est pas de coronavirus qu’elles mourront,mais de dépression.
Faire un appel aux dons par fondation de France et Cie interposées, c’est une autre honte. C’était évident après toutes les incitations à l’émotion. Comme d’hab’ avec tous les Téléthon et consort… !

Gilles Dodos dit :

Bonjour,
Il est un secret de Polichinelle que les « personnes âgées » sont une véritable mine d’or pour certains qui n’ont pas de scrupules à faire des bénéfices sur la misère Humaine, tout comme les laboratoires pharmaceutiques ou autres spécialités liées à la santé. De plus, la santé étant un secteur presque toujours subventionné et perfusé d’argent public, les vautours de la finance sont comme des tiques sur un chien, sur ce secteur d’activité. Concernant la dépendance, avec le nombre de décès liés au covid 19 dans les EPADH, je crois que les tenanciers de ce genre d’établissements commencent à se rendre compte que leur mine d’or est en train de s’étioler. Pourtant, il est plus qu’évident que la concentration de personne âgées dans un même espace, vient de prouver que lors d’une épidémie, c’est l’endroit où il ne faut pas être. Le Monde d’après, comme le proclame notre très cher François Ruffin, je n’y crois pas trop, pour la bonne et simple raison que le capitalisme est tellement anthropophage, que chaque crise successive n’a eu que l’effet de l’adapter aux nouveaux enjeux. J’en veux pour preuve, tout en poursuivant la lecture d’un ouvrage de Gérard Noiriel, historien : « Une Histoire Populaire de la France. de la guerre de cent ans à nos jours » A la lecture des événements successifs qui ont jalonné cette Histoire, constatation navrante est faite que le capitalisme revient toujours comme une « logique » néfaste et inhérente de l’Humanité. Ce qui n’empêche pas de toujours espérer, de temps en temps, quelques remises au point de rééquilibrage plus égalitaire de la répartition des richesses.

Caroline LIEZARD dit :

il y aurait tellement a écrire