Yves Rocher et le Lifting Turc
L’histoire de la famille Rocher commence dans les plantes médicinales et les crèmes de soins pour la beauté des femmes et finit dans la course au « pognon dingue », parfois même en violation des règles sociales les plus élémentaires . Mais pour accumuler un patrimoine de plus de 2 milliards d’euros, il ne faut pas être trop regardant sur le respect des droits sociaux des salariés.
Derrière la belle histoire
C’est dans son grenier, en Bretagne, en 1959 qu’Yves Rocher créera ses premières crèmes à base de plantes.
60 ans plus tard, la marque est célèbre sur les 5 continents et la petite entreprise est devenue grand groupe mondialisé.
Le clan Rocher a su préserver une belle image, une direction toujours familiale, aprés Yves, ce sera Jacques, le fils et aujourd’hui Bris, le petit fils.
Le groupe se pare de vertus citoyennes : maintien d’une grande partie des emplois industriels en France, et vante son comportement écologique exemplaire : des hectares de terrains de culture biologique pour les plantes, un jardin botanique pour la préservation des végétaux rares et une fondation destinée à lutter contre la déforestation par la plantation d’arbres.
Des pratiques sociales peu glorieuses
Quant à la fibre sociale, elle se résume à de grandes déclarations d’intention, bien éloignées des réalités du terrain.
Pour limiter le nombre de salariés permanents, Bris Rocher privilégie le recours à la sous traitance ou au système de franchise, comme en témoigne le rapport entre les salariés directs et les emplois indirects. Dans d’autres cas, comme à Stanhome,les salariés sont rémunérés, selon la méthode Tupperware, c’est-à-dire en pourcentage des ventes réalisées par chacun.
Enfin les nombreux recrutements en 2015, sous statut CDD témoignent d’une nette tendance à la précarisation de l’emploi chez Yves Rocher et le turnover particulièrement important témoigne d’un profond malaise chez les salariés.
Une violation des libertés syndicales en Turquie
En 2018, l’explosion d’un conflit social de grande ampleur en Turquie révèle des pratiques sociales d’un autre âge et l’hypocrisie du clan Rocher.
L’usine Flormar en Turquie, filiale du groupe depuis 2012, est spécialisée dans le maquillage et, depuis son rachat, la croissance de ses ventes est fulgurante.
En début d’année 2018, pour tenter de négocier des conditions moins indignes de travail et de rémunération, quelques salariées décident de se syndiquer et le font savoir.
La riposte patronale est immédiate, deux jours plus tard, ces salariés sont mises à la porte.
A l’intérieur de l’usine la solidarité s’organise, mais la répression s’intensifie et les mesures de licenciement se multiplient. Ainsi en juin 2018, sur un effectif total de 400 salariées ce sont 120 ouvrières qui sont virées, mais ne s’avouent pas vaincues : tous les jours, les ex ouvrières de Flormar manifestent devant les grilles de l’usine
Interpellé, Bris Rocher prétend ne pas être concerné par ce conflit, alors que très officiellement, il est le président de cette entreprise qui, de plus, est filiale à plus de 50% de son groupe. Par son silence, il se rend ainsi complice de cette violation de la liberté syndicale, une liberté pourtant bien inscrite dans la législation turque.
Et ceci en pleine contradiction avec les affirmations officielles
Pour une poignée de milliards d’euros
Mais le sort des ouvrières turques ne pèse pas bien lourd à coté de la masse des bénéfices engrangés, inépuisable source d’enrichissement pour le clan Rocher. Au palmarès des 500 plus grandes fortunes de France, Bris Rocher et sa famille figurent à la 38ème place, avec un patrimoine de 2,4 milliards €, en augmentation de 100 millions € sur la seule année 2017.
Concluons sur ce magnifique slogan des ouvrières turques
“Ce n’est pas le maquillage, mais la résistance qui embellit !”
SOURCES
Comptes consolidés 2015 du Groupe
Comptes des entreprises françaises
Article Wikipédia
Magazine Challenges
Vidéo sur Flormar https://www.facebook.com/RevolutionPermanente.fr/videos/1739042022844245/
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